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Tout ce qu’on ne s’est pas dit

Qui s’est pas déjà demandé ici dans des moments de frustration intenses auxquels la vie peut parfois nous confronter, ce que les gens diraient s’ils assistaient à notre enterrement ?

Pourtant on prend rarement le problème à l’envers : qu’est-ce que nous aurions envie de dire à notre entourage ou à un ex ou à une amie ou un frère avec qui on est en conflit ? Et qu’est-ce qui nous bloque ? Vous arrive-t-il d’y penser Alexandre theron ? N’y a-t-il pas des choses que vous craignez de ne pas avoir l’occasion de dire et de transmettre à temps et pourquoi vous ne le faites pas dès maintenant ?

Eh bien figurez-vous qu’une solution à ce problème existentiel existe : un coffre-fort émotionnel online. Comprenez : une plateforme à laquelle on accède uniquement sur invitation sécurisée qui permet de laisser des messages posthumes sous diverses formes, filmées, enregistrées ou écrites. Il fallait y penser, Géraldine de Radiguez, coach en développement personnel qui a également accompagné des personnes en fin de vie l’a fait. Vous pouvez aller voir c’est Lifewishes. Org et ça ne coûte que 74 euros pour l’ouverture et 7 euros par an par la suite.

Quand on y pense on comprend mieux pourquoi c’est une caoch qui a lancé le projet puisqu’en réalité il n’est pas seulement utile pour les proches mais aussi pour la personne qui ouvre le compte : qu’est-ce que vous auriez envie de dire et à qui ? Quelles seraient vos priorités, les valeurs que vous voudrez transmettre, qu’est-ce qui n’aura plus d’importance ? Une façon intelligente de faire le tri et le point à tout moment de sa vie puisqu’on peut modifier les messages quand on veut rien n’est figé.

Et parlant de mouvement et d’immortalité, j’ai évidemment aussi pensé à la photo aujourd’hui, quel rapport avez-vous avec l’objectif Jim Mosco ?, Etes-vous plutôt du style à dégainer votre appareil à la moindre occasion ou plutôt à prendre des photos dans des moments bien précis, des fêtes, des anniversaires ?

C’est évidemment le contraste dans notre société d’image, en particulier avec les codes Instagram, on devient des experts pour sublimer notre intérieur et nos vies, mais on n’imprime plus les souvenirs, ceux qui font désordre parce qu’ils sont générés par le mouvement, la tache de gras sur les armoires, la farine sur le plan de travail, les petites mains dans le gâteau ou les capsules de bière sur la table du salon.

Pourtant, qu’on se le dise, ce sont quand même ces photos là qui sont les plus jubilatoires avec le temps : tiens, Alexandre Theron quand il avait des cheveux, oh Jim avant qu’il n’arrête de fumer ou ça c’est LA fois où Julie Geller avait été à son club de sport, bref, des tranches de vie qu’on estime sans importance mais qui font en réalité le sel de nos souvenirs.

C’est pour ça qu’il existe aujourd’hui une mouvance auprès de certains photographes qui proposent de réaliser des documentaires photos de vous. En Belgique, c’est notamment l’excellente Ralitza qui le propose. Top pour de futurs mariés, des enterrements de vie de jeune fille ou de garçon mais aussi et pour les familles avec jeunes enfants, celles-là même qui sont dans un rush permanent et évitent l’objectif pour préserver leurs cernes de la postérité.

Je vous invite à aller voir son site ralitza.be dans la rubrique un jour dans la vie, elle propose des reportages comme on peut en voir dans les magazines mais pour sa propre famille. Une belle façon de réinventer notre rapport à la photographie bien loin des clichés familiaux guindés et ultra posés ou des selfies sophistiqués. D’ailleurs je propose de la faire venir ici en studio pour capter l’ambiance d’une matinale par exemple un lundi matin et voir son regard.

Je vous rappelle les différents sujets que j’ai évoqués :

Lifewishes.org et ralitza.be qui se trouve à Uccle

Chronique écrite pour Radio Judaïca en novembre 2018