L’album Georges et Tchang de Laurent Colonnier, sorti tout récemment aux éditions 12 bis, en tout cas, semble avoir choisi son opinion, si l’on s’en tient à son sous-titre une histoire d’amour au vingtième siècle.
Les dessins ne sont pourtant pas aussi tranchés. La nuance est bien présente, l’émotion des personnages, palpable. Et cette rencontre entre deux artistes nous permet de nous replonger dans un autre temps, de sonder les opinions, mais aussi la perception de « l’autre » dans ce qu’elle a de plus exotique, secoué entre attirance et répulsion, dans une société beaucoup moins multiculturelle qu’aujourd’hui.
Un album qui donne une autre vision d’Hergé donc, et ce à plusieurs niveaux, notamment dans sa position de victime de ses employeurs, ce qui pourrait redorer son blason auprès de ses détracteurs.
Laurent Colonnier vient à Bruxelles les 8 et 9 novembre prochains pour répondre à des interviews. Je me demande comment la presse va réagir face à cette curieuse histoire qui laisse une non moins curieuse impression persistante même après avoir refermé l’ouvrage.
Chose amusante, j’ai eu récemment l’occasion de rencontrer la personne qui gère la page Facebook de Tintin. Il s’agit de l’une des premières pages Facebook de Belgique avec ses 915 000 « j’aime ». Etonnante la fascination que ce personnage sobre et relativement lisse provoque au-delà des âges et des frontières, alors même que la complexité des dessins des nouvelles bandes dessinées ou encore des jeux vidéo est si ardemment louée.
Pourtant, il est indéniable que les personnages d’Hergé, s’ils ont pu traverser les générations et les mers jusqu’à intéresser le grand Spielberg, le doivent à leur charisme, leur « gueule » si caractéristique et si modulable à la fois. Ils semblent avoir encore de beaux jours devant eux. Consulter la page: http://www.facebook.com/Tintin