C’est avec émotion que je reprends contact avec mon clavier pour une raison purement ludique (excluant le mercantile, parce que ça c’est tricher).
Une année s’est presque écoulée, bouleversant mes repères, bousculant mes plaques tectoniques, bref, je me suis retrouvée dans un univers… inconnu (il a donc fallu que j’admette que, même après de longues études et une intuition fiable, contrairement à ce qu’on tente de nous faire croire, on ne sait pas tout).
Je suis passée de jeune femme lambda à… maman.
C’est-à-dire que je suis devenue l’univers d’une autre personne (en toute humilité, j’admets qu’on peut être le centre du monde de sa progéniture seulement, j’ajouterais même, dans un temps imparti).
Avec tout ce que cela suppose comme découvertes plus ou moins intéressantes, mais surtout mille questionnements.
Les articles qui suivront ces prochains jours vont donc principalement dépeindre les vicissitudes de la grossesse, pour ceux que ça n’intéresse pas rassurez-vous, mes centres d’intérêts sont restés intacts, incluant simplement de nouveaux paramètres passionnants.
Entrepreneurs, doulas, jeunes créateurs belges… j’ai eu la chance de croiser la route de dizaines de nouvelles personnes aux activités tout à fait étonnantes, qui parviennent à rendre la grossesse supportable, le manque de sommeil romantique et le passage de l’état de jeune adulte à celui de « vieux » -on est toujours le vieux de ses enfants après tout-, envisageable dans une relative sérénité.
Mais surtout j’ai constaté que j’étais capable de rester 2h30 dans un magasin à discuter verre ou plastique, langes lavables ou jetables, sur le dos ou sur le ventre, en écharpe ou en poussette, cododo ou chambre seule, rose ou neutre ; de « bloquer » pendant un temps infini à me demander si je ne suis pas tombée dans un univers parallèle, ou, très prosaïquement si « c’est ça être grand »?
J’ai aussi compris ce que veut dire l’exaspérant « profite-en ça passe si vite ».
J’ai tenté de dérouler le fil du temps, rien à faire, la grossesse des autres passe toujours beaucoup plus vite que la nôtre, tandis que, déjà, j’oublie les premières sensations, elles m’échappent, se dérobent, on appelle ça l’adaptation hédonique, ce curieux processus humain qui fait qu’on s’habitue à tout (très bien expliqué dans le livre « Qu’est-ce qui nous rend vraiment heureux » de Sonja Lyubomirsky).
Pourtant, avec un enfant c’est plus ambigu : l’oubli permet de ne pas craindre la fatigue et la douleur, tandis que chaque nouveau moment à observer un petit humain nous replonge dans la conscience d’un processus d’apprentissage d’une complexité qui force l’admiration et renforce, l’espace d’un court instant, cette sensation de redécouverte si exaltante.