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Faire sa liste de naissance

Quand on est parent en devenir, une brèche s’ouvre, comme dans Alice au Pays des Merveilles, une porte qui en ouvre une autre, et ainsi de suite, un infini de questionnements (mais aussi un infini de possibilités).
Les grosses enseignes provoquent quelque chose de l’ordre du désespoir couplé à un sentiment de nullité absolue et, quand les vendeurs savent argumenter leurs conseils, c’est dans une culpabilisation type: « bien sûr, c’est plus cher…mais bon c’est pour la sécurité de vos enfants, enfin moi je dis ça… », à tel point qu’on rentre chez soi bredouille et frustré. (Et chacun sait qu’il ne faut pas contrarier une femme enceinte).

Je me suis donc lancée en quête d’une option moins dépersonnalisante.

Pensant partir en croisade, j’ai pourtant assez vite trouvé. Une belge avait eu l’idée avant moi. Créer une liste de naissance alternative, avec supplément d’âme. 10% tout pareil que dans les grosses enseignes, les conseils en plus. Le pied. Une patience rare devant mes mille et une questions. Des conseils avisés, avec une vraie réflexion en amont.

L’idée? Simplissime. Regrouper ceux qui savent: accompagnantes à la naissance (hypnose, massage), photographes de grossesse, puériculture, portage, cupcakes,…tout y est. Même le seconde main.

Car une poussette en seconde main reste un gros achat. Si on peut la mettre sur la liste de naissance aussi, ça soulage.

C’est d’ailleurs grâce à ce réseau que j’ai acheté une poussette qui entre dans mon ascenseur (contrairement à celle de mes voisins qui la laissent dans l’entrée de l’immeuble, je ne veux pas savoir ce que les étudiants du dernier étage lui font subir certains soirs trop arrosés). Et que j’ai eu le nouveau modèle, celui avec une fenêtre pour voir bébé quand on le promène (parce qu’on m’a dit d’attendre 2 mois et demi – pendant la grossesse-, patience pénible mais oh combien récompensée aujourd’hui).

Mais aussi de vrais coquillages pour mettre sur les seins les premiers jours de l’allaitement (succès garanti à l’hosto mais surtout zéro frottement, une discrétion absolue -contrairement aux coques en plastiques énormes- et une auto-guérison des crevasses grâce au lait maternel qui reste coincé).

J’ai aussi appris ce qu’était un « portage physiologique » (car oui, c’est bien de porter son enfant, mais pas n’importe comment), un kit main-libre hyper efficace. J’ai trouvé une chaise haute pour table de bar. Des beaux vêtements à louer parce que chez moi je ne peux rien stocker. Un essuie qui se scratche sur le cou du parent pour sortir bébé du bain tout seul. Un coussin flottant pour immerger bébé sans se casser le dos sur sa baignoire (les parents néophytes me comprendront).

Bien sûr tout ça existe dans d’autres boutiques. Mais, comme pour l’art contemporain, si on ne met pas l’objet en lumière au moment opportun, on passe à côté, surtout devant la myriade de choix disponibles, quand on n’a pas d’habitude en la matière et qu’on avance sans se connaître.

Et comme on ne veut/peut pas toujours se déplacer, il y a Nancy. LA belge qui a eu l’idée. Passionnée, elle a cette qualité notoire d’avoir réponse à tout. Et d’être disponible. Alors autant en profiter: elle a toujours répondu au téléphone quand je l’ai appelée, la voix pleine de détresse pour des questions qui ne pouvaient absolument pas attendre type: « Nancy, si je mets le sac à langer qui se transforme en coussin sur ma liste… (heu, zut je ne sais plus ce que je voulais demander -merci les hormones- heu…) est-ce que c’est bien? ».